(…) Je suis revenu de permission il y a quelques jours et je suis bouleversé par la situation en Allemagne. Tout ce que j’ai vu n’est pas facile à décrire.
Tout d’abord, ma ville natale est complètement détruite. Il ne reste que bien peu de maisons espace – on peut les compter – qu’il soit encore habitable, et seules quelques-unes ont été jusqu’ici épargnées par les bombes. Ensuite, le moral de la population. On peut à peine s’imaginer ce qui s’est passé. Nos femmes et nos filles ont été complètement corrompues moralement par les nombreux ouvriers étrangers. (…) Et puis il y a les trafiquants, il s’installe presque ouvertement dans les rues pour faire leur marché noir et propose avec des majorations de prix de 500 ou 1000 % leur sale marchandise. La situation est donc catastrophique en Allemagne. Que le sentiment général se dégrade de jour en jour cela éclaire pour tout le monde. En bref, le peuple veut une fin (…) de la guerre
camarades, la quatrième internationale m’a montré le chemin, vous aussi vous pouvez participer et apporter votre contribution pour terminer sans délai la guerre.
Écoutez-moi, car pour vos femmes et vos enfants, cela ne va pas mieux au pays venait à nous, rejoignez la quatrième internationale. Nous luttons pour la paix – la liberté – le pain. Un soldat allemand
Est-ce que cela peut continuer ainsi ? Ma femme, mes enfants aussi, écrit lettre sur lettre pour se plaindre, et l’on n’y peut rien, on ne peut même pas se consoler soi-même en se disant que la fin de la guerre est proche. On a le cœur serré quand on lit ou qu’on entend cela.
C’est pourquoi je suis d’avis qu’il faut mettre un terme à cette abominable guerre. En fin de compte, nous autres soldats du front, nous pouvons faire quelque chose pour ça. Je connais un moyen sûr, qui est bon aussi pour vous. Tout seul, je ne peux rien, mais vous pouvez y coopérer, y travailler. Écoutez bien, et réfléchissez bien à ce qui suit.
Je suis membre de la Quatrième internationale, et je travaille en priorité à mettre fin à la guerre. Nous luttons contre le capitalisme, pour la fraternisation du monde entier. En luttant pour cet objectif, nous rendons impossible qu’un État, quel qu’il soit, gouverne ou exerce sa dictature en Allemagne, qu’il en résulte une partition du pays et que des impôts superflus soient prélevés pour un côté ou un autre, etc.
camarades, cette quatrième internationale veille à ce que personne n’est à craindre une autre vie, encore pire.
Pensez à vos femmes et à vos enfants.
Pensez à une paix véritable et (…).
Ne voulez-vous pas (lutter pour cela ?).
Rejoignez la Quatrième internationale. Un camarade
Le (prolétariat ?) affamé et martyrisé de l’Europe ne peut imposer une (fin ?) rapide à sa détresse que s’il rompt totalement avec l’impérialisme mondial, s’il évite toute collaboration avec sa propre bourgeoisie et rejette la prétendue « union sacrée » de Staline. La liquidation du fascisme par la liquidation du capital.
La liberté réelle par la dictature du prolétariat.
C’est seulement sous le drapeau de la Quatrième internationale que les masses pourront imposer cela dans le monde entier, en Allemagne, en Pologne, en Espagne, en Belgique (…), En Grèce et avant tout (…) En Italie et en France (…) les sections de la Quatrième internationale (…) pour l’élargissement (de la lutte ?) le socialisme en Europe, avec la révolution du prolétariat dans le monde entier. Quatrième internationale
Camarade !
Il est un peu difficile de bien comprendre tout cela en un instant, mais au fond c’est tout à fait simple. Ce ne sont que de bien petit mot d’ordre de la Quatrième internationale. Vous voyez ci-dessus les petits dessins, qui sont censés représentés nos capitalistes d’Allemagne. Ils sont pas nombreux, mais ils comptent parmi les plus gros. De ces capitalistes, il y en a des centaines qui ont pour but de remplir toujours plus leur porte-monnaie avec notre argent. Le gouvernement plie sous leur joug et se doit de faire la propagande nécessaire pour ces chiens capitalistes. Pour la (Prolongation ?) de la guerre, pour un armement supérieur, etc. Est-ce que nous soldats, nous voulons combattre pour ces gens ? Non.
Réfléchissez-y bien. Rejoignez la Quatrième internationale.
Lutter pour la paix – la liberté – le pain
Traduction de Jean-Jacques Bonhomme, tiré de "La Vérité, 1940/1944, journal trotskyste clandestin sous l’occupation nazie. Fac-similé. Editions EDI. 1978"